Introspection

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Je suis pas spécialement adepte du zazen, recherche de soi ou autre, mais dernièrement je me suis pas mal remise en question, réfléchis sur moi-même et suis arrivée à quelques conclusions.

Que je vais m’efforcer d’exposer ici sans être trop barbante, bien que vous n’ayez certainement strictement rien à cirer de mon Moi, Ca et Sur-moi. (Freud, si tu nous écoutes…)

Et soit dit en passant, je n’ai pas le temps de relire mon post avant de le publier, il sera donc certainement fort en fautes et je m’en excuse.

Bref.

Les gens qui me sont proches me disent souvent qu’ils m’admirent, me trouvent forte, battante, et j’en passe. (Je continuerais bien la liste sur des pages et des pages pour mon plaisir personnel, mais le titre de ce post n’est pas « narcissisme » donc je m’abstiens 😉 )

J’ai même eu la chance que de m’être entendre dire que j’avais changé la vie de quelqu’un en devenant son exemple.
Ce sont des paroles que je n’oublierai jamais et qui certes, me boostent.

MAIS.

En toute honnêteté, même si ça me touche, j’ai du mal à imprimer.
Donc j’ai réfléchis, qu’est ce qui peut faire croire à ces personnes que je suis plus forte que l’être humain lambda.

Généralement on me sort que c’est parce que je suis passionnée.

C’est vrai, j’avoue. Quand j’aime quelque chose ou quelqu’un, c’est jamais dans la demi-mesure.

C’est vrai, j’ai décidé d’arrêter mes études du jour au lendemain à Dijon pour faire du Japonais à Lyon. Et puis même, j’arrête souvent les choses du jour au lendemain pour faire autre chose.
Mais je ne vois pas ce qu’il y’a d’admirable là-dedans, d’un côté ça prouve que j’ai un côté instable. Et d’un autre côté, je trouve au contraire les gens qui s’enfoncent à faire quelque chose qui ne leur plaît pas idiots.
Soyons clairs, c’est notre vie, à nous d’en faire quelque chose qui s’approche de ce dont on avait rêvé.
D’accord y’a des gens plus privilégiés que d’autres pour avoir la vie de leur rêve, mais qui ne tente rien n’a rien. Il faut toujours essayer, et étape par étape, on peut arriver quelque chose de bien.

C’est vrai, j’ai décidé que je voulais maigrir et un jour je m’y suis mise et sans m’arrêter pendant un an j’ai perdu 42kg.
Mais j’ai quand même mis 25 ans avant de trouver la force de faire ça. Et si je l’ai fais, c’est seulement parce que j’avais atteint le stade ultime du plus-de-vêtement-à se-mettre, du-je-peux-plus-me-voir-dans-une-glace, du j’arrive-pas-à-dormir-car-je-sens-mon-ventre-énorme-dégoulinant-sur-le-matelas-et-que-je-me-dégoute, du je-peux-pas-vivre-comme-ça-je-préfère-crever.
Donc il n’y a rien d’admirable à ce que j’ai fais, c’était pas de la force, c’était de la survie. 
Et encore une fois, si on se veut autrement, à nous de nous sortir les doigts du cul pour y arriver.
Je n’ai pas été forte de le faire, juste faible de ne pas l’avoir fait avant.

C’est vrai, je crée des sites, et comme pour miyavi, quand ça me prend l’envie de motiver des centaines de fans pour lui créer des surprises, ben je le fais.
J’avoue je garde un très bon souvenir des projets que j’ai mis en place et ressent une certaine fierté pour avoir réussi à motiver une salle de concert pour lui faire plaisir.
Et c’est vrai que quand on regarde bien, tout fan ne s’emmerde pas autant pour son idole.
Après je n’ai pas forcément l’impression d’avoir quelque chose d’extraordinaire car pour moi c’est naturel. Quand j’aime quelque chose ou quelqu’un, lui consacrer mon temps et mon énergie, ça coule de source.
Et aussi, je ne suis personne en particulier. Juste quelqu’un derrière son ordinateur qui avec les moyens du bord et un argumentaire travaillé à essayé de motiver les gens.
En gros ce que je veux dire : rien d’extraordinaire, suffit d’un minimum de motivation et tout le monde peut le faire.

C’est vrai que j’ai pas peur de partir à l’autre bout du monde seule pour l’aventure.
J’ai fais le tour du Japon en sac à dos, parfois sans même savoir où j’allais dormir le soir, juste pour l’aventure. La première fois que j’y suis allée, j’avais 19 ans et ne parlait pas un mot.
L’Allemagne, les Pays Bas, la Suède… Je suis partie seule, sans connaître, en me disant que j’aurais toujours l’occasion de rencontrer des gens sur place et trouver de quoi m’amuser.
Et c’est vrai, ça s’est toujours super bien passé.
Mention spéciale à Amsterdam l’an dernier et Stockholm au mois de mai cette année, c’était génial.
Bon… là peut être que je comprends un peu mieux ce que ça inspire aux gens. Partir à l’étranger quand on a aucun contact, qu’on ne parle pas la langue etc… C’est vrai, ça peut faire peur.
Après je suis curieuse et j’ai envie de voir le monde. Et ce qui me différencie des autres, c’est que je ne renonce pas à mes envies.
Je n’ai pas de famille, pas d’obligation, pas d’attache et ne dépend de personne, je fais ce que je veux. Si demain j’ai envie de partir et que mon compte en banque me le permet, je le fais, point.
Mais ça c’est plus une chance que de la force.
Quant à l’argent… et bien ça va, ça vient, les souvenirs, eux, restent. Ce que je vois, rencontre et vit pendant mes escapades vaut bien de rester fauché quelques mois après.

Et c’est vrai que j’ai une ambition débordante pour ma vie professionnelles, des projets à n’en plus finir établis étapes par étapes dans ma tête et que peu importe où ils me mènent au final, je vais tout faire pour les réussir.
Pour ceux que je connais bien et qui savent ce que j’ai en tête, peut être que oui, je peux comprendre pourquoi ils me trouvent si forte.
Mais encore une fois j’ai envie de dire, c’est pas de la force, c’est de la trouille.
J’ai peur.
J’ai été élevé à Walt Disney et j’ai eu le malheur d’y croire. Je veux mon happy end, et j’ai peur de pas l’avoir.
Peur de rater ma vie.
Et c’est cette trouille de finir avec une vie métro boulot dodo qui me donne la motivation de faire tout et n’importe quoi.
En gros, ma vie se doit d’être exceptionnelle, ou ne sera pas. Je pourrai pas me contenter du minimum syndical, je veux pas d’une vie ennuyante, je veux pas de la vie de monsieur et madame tout le monde.
Ca ne veut pas dire que je méprise monsieur et madame tout le monde. Au contraire, je les trouve plus forts que moi.
Car moi c’est juste de la faiblesse et du caprice au final. Je me sens pas capable de supporter une vie « normale ».
Je suis pas assez forte pour sortir de ma bulle et accepter que la réalité ne soit pas le rêve que j’ai imaginé.
Donc tout ce que je fais, c’est de la trouille, du « je ferais n’importe quoi pour ne pas m’ennuyer et avoir une vie qui me passionne ».

Mais soit.

Admettons que tout ça soit une sorte de force.

Qui me connaît bien, sait que j’ai des moments de faiblesses proportionnels à mes moments de motivation intenses.

Je suis capable du meilleur comme du pire.
Je passe du mode « rien ne m’arrête » au mode « qu’est ce qui convient le mieux ? Une corde ou les rails de la SNCF ? ».
Et sachez gente gens, que mes sautes d’humeur en montagnes russes sont fortement fatigants.

Et j’ai remarqué, qu’est-ce qui provoque mes dark modes ? Qu’est ce qui me met minable ?
Qu’est ce qui m’enlève toute force et motivation ? Qu’est ce qui fait que des fois je ne me sens plus capable de rien et m’enferme dans ma chambre pendant des jours à ne rien faire sauf pleurer sur mon triste sort ?

C’est les autres.
Je suis nulle dans ma relation envers les autres.
J’ai pas peur d’un pays inconnu, mais j’ai peur des autres.

J’ai le courage de m’arrêter de bouffer pendant un an pour perdre quasi la moitié de mon poids, mais j’ai pas le courage de dire non à quelqu’un.

J’ai mis 25 ans pour découvrir ça sur moi.

Quand il s’agit de faire quelque chose pour moi, qui n’implique que moi, et bien je le fais. Quoi que ce soit. Ca ne fait pas peur.

Mais dès que ça engage quelqu’un d’autre, je m’oublie. Je n’ai plus de personnalité, je me laisse faire.
Et les rares fois où j’essaie de ne pas me laisser faire et qu’il y’a dispute, je met un siècle à m’en remettre.
Quoiqu’on me fasse, je finis toujours par pardonner.
Mon côté bisounours croit toujours en l’autre et pardonne.
Ce qui fait que je peux me faire avoir 36 fois par la même personne… lol C’est grotesque.

Si on me dit que c’est de ma faute, je vais le croire, même si c’est clairement pas le cas.

Dans une relation dominant dominé, je serai forcément la dominée.

Je suis incapable de faire une crasse, un coup dans le dos, me rebeller, abandonner quelqu’un qui m’a fait du mal… Pour une raison que je ne comprends pas.
Et quand c’est passé je me dis « Pourquoi t’as laissé faire ça ? ».

Finalement les seules personnes avec qui je n’ai pas peur d’exploser, ça va être ma mère ou amis TRES proches, car je sais qu’ils m’aiment et ne m’abandonneront pas.
Mais les autres, même des personnes dont je me fous complètement, je suis incapable.

Et ça, si c’est pas la faiblesse la plus pathétique qui soit, je ne sais pas ce que c’est.

Avoir peur des autres, faire un complexe d’infériorité envers le monde entier… Y’a rien d’admirable à ça.

Alors dites moi, comment est-ce que je peux mener tous mes projets à bien quand j’ai peur de m’imposer face à un connard de base ?
Quand je me laisse écraser par des faux amis ?
Quand je pleure parce qu’un manager incompétent ne me laisse pas faire autre chose qu’une photocopie ?
Quand je me laisse insulter par un chef de rayon à carrefour parce que j’ai pas compris comment marche sa caisse automatique ? (qui d’ailleurs au final était en panne, c’était même pas de ma faute…)

Alors je vous le demande franchement. A vous qui avez peut être peur de prendre votre valise et partir à l’aventure, mais n’avez pas peur de dire merde à quelqu’un qui abuse de vous.

Comment on fait pour arrêter d’avoir peur des gens ? Comment on fait pour arrêter de se dire « oh non je peux pas faire ça, le pauvre… » ? Comment on fait pour s’imposer et n’en avoir rien à faire d’être aimée ou non ? Comment on fait pour arrêter de pleurer et perdre confiance pendant des semaines parce que qu’un inconnu s’est foutu de vous dans la rue ? Comment on fait pour arrêter de se persuader qu’une personne a raison quand elle dit que vous avez tord et que tout est de votre faute ? Comment on fait pour ne pas avoir les larmes aux yeux et des trémolos dans la voix lors d’une dispute avec quelqu’un ?

…Dites le moi, comment on fait ?

C’est nul d’être fort quand on ne sait pas l’être en société.

Introspection

14 Juin 2005 (recyclage)

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Ouais je recycle, et alors ?

Toutes ces stars qui font toute leur carrière sur un tube bidon remixé tous les 10 ans, on leur dit rien alors pourquoi je ferais pas pareil ? Hein ? Bande d’injustes ! 

Donc si j’ai envie de faire toute ma carrière de blogueuse avec un seul post que je recyle tous les cinq ans, bah je fais ce que je veux ! Ouais ! Même que ! Hin hin hin ! (Je craque)

Non mais quand j’ai mis en ligne ce blog, j’ai repris quelques posts de précédents blogs que je voulais garder et j’avais oublié celui là. Donc voilà, j’ai eu envie de vous le réécrire et vous le reposter.

Celui qui raconte mon fameux périple du 14 juin 2005. Et comme il vaut son pesant d’or, il mérite que je l’immortalise ici. Surtout que la première fois, je l’avais écris sur le vif, quelques heures après, en un détestable langage sms et que j’avais omis quelques détails.
Cette fois, vous avez la version longue, non censurée et avec des bonus à la fin de l’histoire, yeah 😉

Cette journée est ce que je crois qu’on peut qualifier d’inoubliable. Autant de malchance en moins de 24h, c’est assez remarquable. Je m’épate et me respecte rien qu’en y repensant !
Comme certains d’entre vous le savent , c’était le jour (fatidique) où ma colocataire de l’époque devait rentrer au Japon après un an d’étude à Lyon. Et comme elle avait beaucoup de valises et que je voulais passer un maximum de temps avec elle avant son départ, j’avais acheté un aller retour sur la même journée pour l’accompagner à l’aéroport et lui dire adieu la larme à l’œil devant la porte d’embarquement. Une vraie scène d’aéroport comme on en voit dans les drama quoi (à part que je ne cours pas tout Tokyo à pieds pour la retenir au dernier moment parce que je l’aime et ne peut supporter la séparation…)
Seulement comme nous n’avions pas acheté nos billets de TGV en même temps, nos places n’étaient pas situées dans la même voiture de train. On a donc partagé les bagages, j’ai pris la grosse valise et elle tous les bagages à mains et on est montée chacune dans notre partie du train.

Arrivée à Marne La Vallée, je savais qu’on arrivait bientôt à l’arrêt de l’aéroport.
Seulement, pour ceux qui connaissent les lignes de Paris, vous savez que les trains de banlieue (RER) s’arrêtent à deux arrêts pour l’aéroport. Charles de Gaulle 1 et Charles de Gaulle 2.
La voix du train a annoncé « Prochain arrêt Charles de Gaulle » (sans préciser 1 ou 2) et sur mon billet de train, Shoko m’avait demandé de bien réserver pour Charles de Gaulle 2. Et comme je sais qu’il existe deux stations j’ai hésité, si elle m’avait précisé 2, c’est que y’avait peut être deux gares aussi en TGV. Alors, je descend là ? Ou y’en a une après ?
Evidemment, 4 ans après, baroudeuse que je suis devenue et habituée des aéroports, mon ignorance de l’époque me dépite ! Mais avouez que pour le coup, quand on est jamais allé à l’aéroport en TGV et qu’on ne connait le trajet qu’en RER, le doute est permis.
J’ai téléphoné à Shoko pour savoir si je devais descendre, ou si il y’avait un autre arrêt Charles de Gaulle à un autre terminal mais elle n’a pas répondu.
Y’avait plein de gens qui s’apprêtaient à descendre alors j’ai demandé à une gente dame si il y’avait 2 arrêts pour l’Aéroport Charles de Gaulle et si le prochain était Charles de Gaulle 1. Elle me dit que oui. Je lui dit que moi je dois descendre à Charles de Gaulle 2, et demande donc si c’est l’arrêt d’après et non celui là et elle me dit toujours oui.
Bonne poire, je gobe son ramassis de connerie sans me douter une seule seconde du calvaire qui va suivre ; d’autant plus que sur les 10 connards qui attendaient devant la porte du TGV pour sortir qui ont entendu notre conversation, AUCUN n’a bronché.
Je laisse alors tout le monde descendre et reste dans le train pour m’arrêter au deuxième arrêt Charles de Gaulle. Le train redémarre.
Et là Shoko m’appelle pour savoir où je suis, qu’elle ne me voit pas sur le quai…
Ah… ? Je suis censée être sur le quai… ?
Je commence à avoir la trouille. Aurais-je fais une boulette ?
Je cours les voitures après un contrôleur et lui demande si le train s’arrête à Charle de Gaulle 2. Et là, le monsieur me répond comme si c’était l’évidence même que c’était l’arrêt d’avant, que y’en a pas deux et que le TGV est sans arrêt jusqu’à Lille.

LILLE ! 

Et moi qui me trimballais les bagages de Shoko, son avion décollait dans à peine plus de 2h !
Je supplie le contrôleur de faire arrêter le train au nom de Sonia Fèvre La Toute Puissante et de retourner à l’aéroport sur le champs, mais bizarrement… il n’en a rien eu à cirer.
Tout ça parce qu’une sournoise m’a raconté n’importe quoi et que de tous les gens qui attendaient pour descendre du train à côté, y’en a pas un qui a eu la bonne idée de me dire que je devais descendre si je ne voulais pas vivre la pire journée de ma vie. D’ailleurs, quitte à me laisser faire une connerie, ils auraient dû me demander l’adresse de mon blog, histoire de connaître l’histoire jusqu’à la fin et savourer leur victoire. Le malandrin.

Bon j’ai déjà eu des galères en train (merci la SNCF) mais je vous le dit c’est la première fois que je panique.
Réaction primaire, qui n’arrange rien mais fait du bien quand même : je pleure et maudis les lillois.
Je ne serais jamais revenue à temps pour donner à Shoko ses bagages, elle, ne pouvait en aucun cas changer de vol, je ne savais pas ce que je devais faire de sa valise (énorme soit dit en passant), j’allais me retrouver à Lille et, pour le détail sentimentalo-guimauve, j’avais même pas eu le temps de dire lui dire au revoir comme il se devait avec les larmes, les promesses de s’écrire tous les jours qu’on ne tient jamais, et des projets de se revoir à n’en plus finir. Je me préparais à la scène d’émotion du film de ma vie, et me voilà dans un remake de la Grande Vadrouille.
Le contrôleur, qui finalement avait peut être un cœur, a vu que j’étais en panique alors dans un élan de bonté suprême, il a cherché quand était le prochain train de Lille pour l’aéroport. Evidemment pour prendre ce train il fallait changer de gare et moi qui ne connaissais pas Lille et j’avais que 20 min entre les deux trains ! Bon, il se trouve qu’au final les deux gares sont relativement proches, mais sur le coup quand il m’a dit qu’il fallait que je change de gare, j’ai pensé le jeter sur les rails.
Il a alors voulu se montrer sympa et m’a dit de l’attendre sur le quai lorsque je descendrais du train et qu’il m’emmènerait main dans la main (non, quand même…) jusqu’à l’autre gare. Toujours sur sa lancée de BA de la journée, il me promet aussi de me présenter au controleur de l’autre train en personne, pour que je n’ai pas à payer le trajet Lille-Charles de Gaulle. Enfin, je n’aurais plus qu’à changer l’heure de mon billet retour Aéroport-Lyon pour ne rien repayer en supplément.
Sympa hein ? Tant de générosité de nos jours, s’en est presque louche.
Alors il m’emmène à l’autre gare, qui malgré qu’elle soit proche, m’a semblé des kilomètres avec ma grosse valise. Car ne rêvons pas, sa gentillesse à des limites, il a tracé devant et je lui ai couru aux basques à grande suée avec mon monstre samsonite.
Il tient ses promesses et me présente à l’autre contrôleur, et dans un élan de galanterie me montre même où je dois monter. Je suis émue malgré moi, les employés de la SNCF sont peut être pas tous des benêts finalement ?
Je monte, le train démarre…

Le contrôleur de ce train passe et je lui demande à quelle heure je vais arriver à l’aéroport.

 

Sa réponse me laisse sans voix, les yeux écarquillés.

Devinez.

Allez, faites un effort, je suis sur que vous pouvez deviner la suite de ma trépidante aventure !!

Mon train…

….N’EST PAS LE TRAIN POUR L’AEROPORT MAIS CELUI POUR MARSEILLE !!!!

Tindindinnnn !!! Surpraïseeee !!!
Vous vous y attendiez pas hein ? Ben moi non plus tiens ! L’est bien bonne celle là !
Au début j’ai cru que c’était une blague (mais non, évidemment, la SNCF n’a pas tant d’humour).

Le premier contrôleur s’était trompé de TGV en m’emmenant, le TGV pour l’aéroport c’était celui du quai d’en face.
Deuxième réaction primaire, qui n’arrange rien mais défoule : je pète les plombs. En plus, à ce moment là Shoko me téléphone pour savoir où j’en suis avec sa valise. Comment lui dire que je pars en vacances à Marseille avec ses affaires après mon séjour chez les Ch’tits ?
Bon dans mon malheur j’avais de la chance, ce train s’arrêtait 2 min à la Gare du Nord à Paris, donc j’avais possibilité de redescendre et reprendre un RER pour l’aéroport qui était à environs 35 minutes.
Et là, en tant qu’employé qui connaît aussi bien son métier que son confrère, il me donne le merveilleux conseil (c’est ironique, vous vous en douterez), d’aller au guichet de Gare du Nord dès la descente de ce train pour échanger mon billet Aéroport-Lyon (que si tout c’était bien passé j’aurais du prendre à 14h) avant que ce ne soit trop tard et que j’aille à l’aéroport tranquillement après. J’avais pour projet d’aller vite à l’aéroport changer mon billet et me débarasser de la valise m’enfin bon.
Après tout il sait mieux que moi…
Donc toujours bonne poire (on change pas une équipe qui gagne, en plus si je gobais pas toutes les conneries qu’on me dit j’aurais rien à vous raconter de drôle sur mon blog), et n’ayant toujours pas compris que ce jour là tout le monde me conseillerait n’importe quoi, je suis donc allée faire la queue au guichet dès la sortie du train.
Poisse quand tu nous tiens, la gare est bondée. Enfin, en même temps c’est Paris, les guichets sont TOUJOURS bondés.
J’ai attendu 45 min, quand même.
J’arrive, j’explique tant bien que mal la situation, la dame du guichet regarde les annotations de mes contrôleurs « anges gardiens » sur mes billets et là elle me sort la meilleure. Le petit truc en plus qui te fais te dire que la SNCF a fumé la moquette et se fout vraiment de la gueule des français en ayant choisi « à nous de vous faire préférer le train » comme slogan…
Et donc, d’après vous qu’est ce qu’elle m’annonce la gentille madame ?
Elle ne peut  changer mon billet parce que normalement on ne peut le changer que jusqu’à une heure après le départ prévu, mais surtout, petit détail qui fait toute la différence, qu’on doit le changer DANS LA GARE DE DEPART.
Donc en résumé si je veux changer mon billet, c’est pas à Paris Gare du Nord, mais à l’aéroport car c’est de là que mon départ était prévu.
Et comme j’ai jusqu’à une heure après l’heure de départ pour le changer, mon train étant prévu pour 14h, je devais changer mon billet à l’aéroport avant 15h.

Je lève la tête vers l’horloge, il est 14h45…………..
L’aéroport est à 35min……………..
Je viens de perdre plus de 45min à faire la queue à cette gare parce qu’on m’a dit de le faire alors que j’avais pour projet d’aller directement à l’aéroport……………….

J’hésite entre écraser un chien ou égorger une vieille.
(Oh c’est bon les puritains, laissez moi dire des horreurs, j’étais énervée quand même !!! )

En gros, j’avais perdu mon temps, la tune de mon billet retour et en plus je devais racheter un nouveau retour. Si ce puta*n de 2ème contrôleur ne m’avait pas dit de le faire la queue à Gare du Nord j’aurais eu le temps d’aller à l’aéroport changer ce foutu billet.
Cet imbécile fini ne connaît même pas les règles de la SNCF, ou bien alors il avait lui aussi envie de me faire chier et dans ce cas, lui aussi aurait dû demander l’adresse du blog pour aller au bout de son envie et se faire plaisir en lisant ces lignes.

 

Bref, pendant que j’étais dans le train Lille-Paris, Shoko m’avait demandé de parler au gens des guichets de Cathay Pacific (la compagnie aérienne avec laquelle elle rentrait au Japon) pour savoir comment faire avec la valise. Je me suis fais engueuler pendant tout le trajet par le gars parce qu’il ne m’entendait pas et que ça coupait (c’est quand même pas ma faute si ça capte pas dans le train, je bosse pas chez SFR moi) et il a fini par me raccrocher à la gueule.
Que c’est bon de se sentir respectée…
Ensuite Shoko me rappelle et me passe une autre femme de la compagnie qui me dit de laisser tomber, que la valise ne pourrait pas partir dans un autre avion mais que je pouvais aller me renseigner à l’aéroport pour envoyer la valise par Cargot, en tant que simple paquet.
Bien.

Je vous avoue que j’avais espéré rentrer à Lyon et essayer d’envoyer la valise le lendemain (je commençais à fatiguer, je me trimballais la valise dans toute la France depuis 9h le matin…) mais 1) Shoko voulait sa valise le plus vite possible car elle avait mis des produits frais dedans (et je ne vous cache pas qu’elle considérait que c’était de ma faute si on en était arrivé là puisque j’étais pas descendu du train au départ, donc je devais me racheter…) 2) si je l’envoyais de Lyon je payais le transport de la valise Lyon-Paris en plus. J’ai donc repris le RER pour l’aéroport (8 euros qd même…) me disant que j’allais envoyer la valise par cargot puis repartir enfin pour Lyon.
6h que je traînais cette valise, j’en pouvais plus. Elle était énorme, sans mentir.
Et pour compléter le tout, après avoir téléphoné à ma mère pour lui expliquer la situation,  la batterie de mon portable a décidé de prendre congé : j’étais coupée du monde. (Quand on a pas de chance, autant que ce soit dans les moindres détails, sinon ça perd de sa saveur).
Je suis arrivée à l’aéroport et j’ai demandé à une femme de l’accueil d’air France comment faire pour envoyer un bagage seul. Elle m’a conseillé l’entreprise « Bagage du Monde ».
Situé à l’autre bout de l’aéroport, bien entendu.
Je me traîne jusque là bas avec mon fardeau qui m’arrachait petit à petit la peau des mains avec tout le vice dont une valise est capable (car elles sont bien plus sournoises que nous le pensons, croyiez moi). J’explique ma grotesque situation et demande que faire à l’employée de l’entreprise en question. Celle-ci n’a même pas daigné sortir du bureau pour venir au comptoir, me parlait du fond d’une autre pièce la clope au bec (…) et je devais hurler pour me faire entendre au milieu de l’aéroport. C’est incroyable le sens du commerce des gens, et surtout leur conscience professionnelle.
Vive la France.

Bref je lui demande si je peux envoyer ma valise avec leur entreprise, et elle me dit que je dois lui montrer mon billet d’avion et mon passeport… … … ???
Elle a pas écouté ma fabuleuse histoire ou quoi ? C’était pourtant passionnant !
Je lui dis que je veux seulement envoyer la valise, que moi je voyage pas.
Alors elle me sort avec toute l’amabilité dont elle était capable que c’était tout simplement impossible d’envoyer une valise depuis l’aéroport, qu’ils ne prennent en charge que les bagages en surplus des gens qui ont un billet d’avion.
Cependant l’entreprise envoyait effectivement des bagages seuls mais il ne fallait pas s’adresser à se guichet là, mais à un autre bureau.

Bon.
Bien.
Soit.
é_è.

Elle me donne le numéro de téléphone pour que je puisse contacter le bureau en question.
Comme mon portable était HS, je traîne de nouveau ma valise jusqu’à une cabine d’où j’ai téléphoné avec ma carte bleue (je vous le déconseille ça débite fort) et je redéblatère un résumé de mon histoire. Je demande avec le plus de clarté et précision possible pour être SURE cette fois que OUI je peux envoyer cette valise de merde TOUTE SEULE à Nagoya.

Tel un ange, la gentille madame me dit comme si tout était facile dans la vie que c’est possible et m’explique en détail. Par chance (doit on parler de chance un jour pareil ?) j’avais tous les papiers nécessaires et consciente qu’envoyer une valise au bout du monde ne serait pas gratuit, j’avais prévu le coup entre temps en demandant à ma mère de déplacer de l’argent de mon compte épargne sur mon compte courant pour que je puisse financer l’envoi.
J’ai cherché le reste de motivation que j’avais en moi pour le faire, car en toute honnêteté, cette valise me sortait par les yeux et je voulais rentrer chez moi.
Je demande donc à l’employée où était situé leur bureau pour que je vienne apporter la valise… et là elle m’envoie le coup fatal.

 

Il fallait prendre le métro à… la Gare du Nord…

 

Mais… J’EN VENAIS !!!!!!!!!!!!!!

RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH !!!!
BANDE DE BOIS-SANS SOIF !!! BOUGRES D’ECTOPLASME A ROULETTES !!! GIBIERS DE POTENCE !!!! ICONOCLASTES !!! SQUELETTES DE BABOUCHES !!!
PIEDS DE CHAISE TECHNOCRATES !!! ZAPOTEQUES !!! SARKOZY !!!
RAAAHHH !!!

Tonnerre de Brest, le capitaine Haddock qui sommeille en moi explose, se révulse, craque son slip et j’en passe.

En toute honnêteté, j’ai failli raccrocher le téléphone, pleurer, lâcher la valise là au milieu (ce qui aurait déclenché le plan vigipirate et pourri la journée de pas mal de gens, petite vengeance à prendre en considération), prendre le premier TGV pour Lyon et tout oublier sous ma couette en regardant La Petite Sirène un pot de glace à la main.


Après quelques secondes de découragement intense, je décide de relever le défi que ce freluquet de Dieu m’envoyait afin de lui montrer que non, j’étais pô une mauviette et que oui, je pouvais le faire.
J’ai donc repris ce monstre de valise que j’avais de plus en plus de mal à porter et j’ai repayé 8 euros pour repartir à Paris.
Une fois de nouveau à Paris Gare du Nord, j’ai payé pour prendre le métro qui me mènerait à ma destination finale et là j’ai pu apprécier le charme du métro parisien.
Quasiment que des escaliers, pas d’escalator. Ah bah oui, c’est un des plus vieux métro d’Europe, on peut pas avoir une capitale antique et pratique à la fois. Il faut choisir.
Mais quand on a une valise de 15000 kg, un moral au dessous de tout et la peau des mains arrachés, ben à ce moment là notre capitale historique et son vieux métro pourri pas aménagé, et ben on les hait. Tout simplement.
Pis alors, en bonne provinciale qui se respecte, je me sens obligée de préciser que de tous ces goujats (pour ne pas dire autre chose) de parisiens, y’en a pas UN qui m’a aidé dans les escaliers. Ah bah non. Pas une seule fois. Au contraire, je dérange messieurs les pressés de rentrer chez eux pour regarder le Bigdil, tu penses.
Sur tous les escaliers que j’ai dû escalader avec mon enclume, à part me faire incendier parce que je ne montais pas assez vite et cassait le rythme de la foule nauséabonde parisienne, y’en a pas un qui m’a aidé.
Ah si. Une vieille dame qui faisait la manche a vu que j’étais à bout de force et  m’a dit qu’un peu plus loin à gauche y’avait une autre sortie avec un escalator. Etonnée qu’il reste encore un peu d’humanité dans ce cruel 21ème siècle, j’ai vidé mon portefeuille et lui ai donné toute la monnaie que j’avais. Elle le méritait bien, à ce moment là j’aurais donné ma maison pour un escalator.
Et puis Dieu me le rendra.
…Ou pas.

 

J’ai vu qu’il commençait à être tard, et je me suis dit que ça commençait à sentir le roussi pour moi. Intuition…
J’ai donc commencé à cavaler dans les rues de Paris en poussant la valise (elle était tellement lourde, que même avec des roulettes je ne pouvais plus la tirer, la peau de la paume de mes mains étaient complètement arrachée).
Honnêtement, je devais avoir l’air d’une folle, en train de galoper à quatre pattes derrière ma valise.
Mais à ce stade, c’était le dernier de mes soucis.
Après hésitation dans les ruelles, je finis par trouver le petit bureau en question.
Elle fermait à 18h et j’ai poussé la porte en sueur à 17h55. Quand j’ai vu son visage quand j’ai passé la porte, j’ai vraiment eu peur qu’elle me refuse mais si ça avait été le cas, je crois que je l’aurais suppliée à genou. Où bien je l’aurais assomée avec la valise et écrirait mon blog de prison à l’heure qu’il est.
Mais elle se souvenait de mon appel désespéré depuis l’aéroport et m’a fait entrer pour envoyer le fruit de mes souffrances au pays du soleil levant.
Elle a pesé la valise… 30kg.
Quand même.
Une bonne grosse valise de 30kg que j’ai transporté dans la moitié de la France de 9h le matin à 18h… Pas mal comme exercice de muscu.
Soit dit en passant, je crois que Shoko peut me remercier parce que de toute façon, avec les limitations à 20kg, je ne sais pas ce qu’elle aurait fait de ses 10kg de surplus… Sachant que pour le Japon, un kilo supplémentaire, c’est 50 euros de frais (et si à l’époque je ne savais pas ce détail, maintenant je suis bien placée pour le savoir) alors 10kg… Faites le compte.
Bref, une fois n’est pas coutume, l’employée a été super sympa (je crois que vu mon état physique et psychologique, je devais faire pitié) et elle est restée avec moi jusqu’à 18h30 passé pour faire le dossier.
Et finalement j’ai pu envoyer mon fardeau de 30kg pour Nagoya.

Complètement lessivée je suis retournée dans un état second à Gare de Lyon. J’ai téléphoné à ma mère pour la rassurer et lui dire que j’en avais enfin fini et que je prennais le prochain train pour Lyon.
Il était 19h, et le prochain était à 20h. J’avais une heure pour manger et acheter un nouveau billet. Ah oui parce que je vous ai pas précisé !! Le matin en partant j’avais pas faim du tout et comme on était sensée arriver à 11h et quelque à l’aéroport j’avais dit que j’achèterais quelque chose en arrivant là bas… Mais avec tous ces événements et ben… niet.
Donc à 19h, je n’avais rien mangé ni même bu depuis la veille au soir. J’étais une loque. Un reste d’être humain.
Et d’avoir porté la valise toute la journée j’avais le nerfs du bras droit qui tremblait, ce qui avait le don de titiller mes nerfs au reste.
Je me suis posé pour manger un sandwich et histoire de sabrer la journée jusqu’au bout y’a un lourdaud qui est venu me brancher. Il m’a demandé d’où j’étais et comme y’avait des gens de partout et que j’étais trop fatiguée pour chercher un mensonge, j’ai répondu Lyon sans réfléchir. Evidemment, comme c’était ma journée, il venait de Lyon aussi alors ça l’a motivé encore plus pour me pomper l’oxygène… . Heureusement, lui prenait le train de 21h donc je ne me le suis pas coltiné dans le train aussi, seulement pendant l’heure d’attente. Mais vu mon état de nerfs c’était déjà pas mal cela dit. Il m’a demandé si on pouvait se revoir bla bla bla (remarquez l’originalité de la gente masculine quand ils chassent) et je lui ai dit que ce n’était pas vraiment possible.
Et voilà qu’il est parti dans un bad trip que je n’ai pas compris : « Quoi ? C’est parce que je suis Noir c’est ça ? T’aime pas les noirs ? » … Pfiou… Voilà que je me faisais taxer de raciste… La connerie des gens n’a donc aucune limite je crois. Donc pour avoir la paix j’ai dû m’inventer un copain mais il n’a pas trouvé que c’était une raison suffisante pour que je refuse de le voir et ne me lavait pas de tout soupçon de racisme. Alors pour être tranquille, j’ai changé de tactique et fait semblant de sympathiser, lui ai donné un faux numéro. Evidemment,  il a voulu vérifier que c’était le vrai mais grâce à Dieu (car ça lui arrive de faire des trucs bien des fois, Dieu) mon portable était toujours éteint faute de batterie. Je lui ai promis de le rappeler tout en me faufilant dans la foule.
Je croyais ma journée finie mais non, une fois arrivée dans le train j’ai eu l’immense joie d’être à côté d’une charmante lady qui buvait de la bière, rôtait à s’en arracher l’oesophage, a enlevé ses godasses et, bien entendu sinon c’est moins drôle, puait des pieds…
Mais warrior que j’étais devenu après mon stage intensif de survie d’une journée, je n’étais plus à ça près. J’ai mis la musique à fond pour ne plus l’entendre éructer et manger son sandwich comme un goret. Dernière technique de survie, mais pas des moindres, je me suis calé le nez sur la vitre, au dessus de la ventilation, loin de l’odeur âcre de ses arpions.

 

Quand j’ai revu Lyon, quand je suis arrivée devant mon appartement à la Part Dieu j’en avais les larmes aux yeux. C’est dans ces moments là qu’on comprend la phrase : qu’il fait bon de rentrer chez soi.
Quand je suis arrivée j’ai vu que Shoko m’avait préparé une surprise pour quand je rentrerais seule à Lyon, avec un cadeau et une lettre. J’ai pleuré.
Je n’ai même pas pu lui dire au revoir mais finalement j’ai eu ma séquence émotion quand même…
J’ai rassuré tout le monde par téléphone, puis j’ai dormi.

En une journée, j’ai perdu mon temps, ma colocataire que je considérais comme une sœur à l’époque, l’occasion de lui dire au revoir et merci pour tout, toute l’énergie que je m’étais refaite après avoir été malade plusieurs mois, et, une somme considérable d’argent pour une étudiante fauchée (pléonasme…)… 57 euros l’aller retour initial dont j’ai eu le retour dans l’arrière train, 37 euros pour un nouveau retour à Lyon, 16 euros de RER pour les allers retour à l’aéroport (pour rien en plus), les trajets en métro, les communications par carte bleue puisque je n’avais plus de téléphone, and last but not least, plus de 200 euros pour envoyer la valise à Nagoya.

 

Mais je suis contente j’ai appris plein de trucs… J’ai pu visiter l’aéroport ce qui m’a aidé dans mes voyages qui ont suivis.
Et moi qui à l’époque ne voyageait encore pas tellement et ne connaissais que peu la capitale, j’ai pu apprendre les lignes de métro et RER de Paris comme ma poche, retenir les modalités pour se faire changer son billet de TGV, les modalités pour envoyer des excédents bagages quand on a un billet d’avion, les modalités et les tarifs pour envoyer des affaires par Cargot sans billet d’avion, l’adresse des entreprises qui proposent ces services, que le TGV ne s’arrête qu’à une seule gare à Charles de Gaulle (et je peux vous dire que ça, ça me revient à chaque trajet en train là bas), qu’il ne faut pas écouter les conseils bidons des gens qui répondent sans savoir pour se débarrasser des conversations, que même professionnels les gens restent parfois incompétent (dédicace aux deux contrôleurs sympa mais qui ne connaissent rien à la SNCF finalement) et que si on part en voyage, il ne faut JAMAIS faire des valises impossibles à porter parce même en galère dans les escaliers, personne ne viendra vous aider.

 Comme on dit, les voyages forment la jeunesse… ^_^

 

Ce que je n’ai pas raconté dans la version originale de ce post que j’ai écris en juin 2005 mais que je peux vous dire maintenant, c’est qu’à l’époque je ne connaissais pas Paris et que j’ai tout de même eu un moment de faiblesse. Une fois arrivée à Gare du Nord pour la deuxième fois, je n’avais plus de force, ne sentait plus mes bras, mes mains me brûlaient et je ne voyais absolument pas où était situé la rue du bureau en question (hé oui, à l’époque pas d’Iphone et son GPS). Comme mon amie d’enfance, et pseudo meilleure amie (oui j’ai fais la gueule un temps après) , habitait à deux pas de Gare du Nord, je lui ai téléphoné depuis une cabine pour savoir si elle pouvait venir m’aider à porter le monstre et trouver le bureau. Et bien non, elle n’avait pas trop envie car elle avait prévu de voir une amie.
Ah.
Depuis ce jour là, j’ai aussi compris que même quand on était ami, il ne fallait pas trop se reposer sur les gens dans ce genre de situation. Elle aussi m’a bien fait comprendre que j’avais été conne de pas descendre à ce foutu arrêt, et que j’avais qu’à me débrouiller toute seule avec ma boulette, c’était mon problème. Donc maintenant, c’est ce que je fais, je me débrouille seule.

 

Ce que je n’ai pas raconté dans la première version aussi, c’est que pendant les 45min de queue à Gare du Nord pour changer mon billet de retour, j’ai un peu parlé avec la personne devant moi dans la queue qui m’a dit que pour avoir une poisse pareil, je devais peut être tenter ma chance aux jeux ou en amour.
Et comme j’étais dans ma journée à thème « conseil à ne pas suivre mais que je suis quand même », avec mon reste de batterie, j’ai envoyé un sms au garçon dont j’étais folle amoureuse depuis des mois à l’époque et lui ai fait ma déclaration.
Puis mon téléphone s’est éteint.
Quand je suis rentrée, j’ai rebranché mon téléphone, et la première chose que j’ai vu en l’allumant c’était sa réponse qui me disait qu’il aurait été très flatté de cette déclaration une semaine plus tôt et aurait certainement tenté l’histoire avec moi, mais qu’il venait de se trouver une copine et tombait amoureux.
Mauvais timing.

Quant à la suite de l’histoire avec Shoko… Quand je l’ai revu deux mois plus tard au Japon, j’ai très vite compris que je ne reverrais jamais mes 200 euros pour l’envoi de la valise.
Tout était de ma faute, et c’était donc ma responsabilité. Elle m’en a voulu de ne pas être descendu à Charles de Gaulle, et manifestemment quand elle a su que j’étais dans un autre train pour Marseille ça a été la cerise et elle m’a prise pour une demeurée. Bien que pour le coup c’était pas ma faute mais elle n’a pas semblé croire mon histoire de controleur abruti (avouons que la réalité dépasse parfois la fiction). Elle était d’ailleurs encore en colère de mes bêtises car à cause de moi, les produits frais qu’elle avait mis dans sa valise (fromages etc…) étaient arrivés foutus 5 jours plus tard.

Pourquoi ressortir cette histoire presque cinq ans après sur ce blog ?
Déjà parce que même si j’ai souffert ce jour là, le côté pittoresque à la Pierre Richard est quand même savoureux et qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer. (Puis bon, quand on peut avoir une occasion d’insulter la SNCF, il faut l’exploiter !).
Et puis aussi parce que j’ai ramené à l’aéroport il y’a peu de temps un petit japonais qui m’a fait suer autant que cette foutue valise.
Et que quand le train est arrivé en gare de Charles de Gaulle, je me suis demandée, non sans une inexplicable nostalgie, ce que ça ferait de le laisser descendre, lui faucher sa valise et de partir avec  jusqu’à Lille ou Marseille… 

chien

Syndrôme de Peter Pan quand tu nous tiens…

Certaines d’entre vous m’avaient réclamé des photos, je vous en offre carrément un blog.
Car elle le vaut bien…

De qui je parle ? Vous le saurez bientôt… Une telle merveille doit être présentée en douceur, avec amour, passion et suspense.

Je n’aime pas vieillir, c’est bien connu. Ça fait déjà plusieurs années que quand on me demande mon âge, je réponds fièrement 17 ans.
Mais force est de constater que je serais parfois bien plus crédible en répondant 7 ans plutôt que 17…

C’était un soir d’été… Le vent jouait avec espièglerie entre les branches d’un châtaignier non loin de là et le chant des cigales rythmait mes pas sur le chemin.

Non j’invente, c’était en novembre, ça caillait grave et j’allais à carrefour au centre de la Part-Dieu à Lyon. Mais si j’ai envie d’enjoliver mon récit pour faire honneur à ma belle, et bien je fais ce que je veux et je vous emmerde.

Donc bref, j’allais faire mes courses à carrefour… J’entre et je vois écrit partout rayon « POUVOIR D’ACHAT ».
C’est fou ce que ces trois mots (car oui mesdames et messieurs, le D+apostrophe compte pour un mot !) on a pu les entendre depuis The Crise.
Donc bref, je vois un aménagement pouvoir d’achat pour nous, pauvres citoyens aux revenus modestes, et par curiosité m’engouffre dans le rayon en chantonnant « Donnez donnez moi, le pouvoir d’achat… » que je mets pour l’occasion dans mon Ipod… (Oui je fais de la pub pour Apple, et alors ?).

Donc bref, j’entre dans ce fameux rayon « pouvoir d’achat », pour ne pas dire « fin de série pas cher pour gens pauvres » et constate qu’il y’a un peu de tout.
Même des jouets.

En tant que syndrômée peter panteuse, il est donc obligatoire que je passe par ce rayon de tous les dangers.
Et… le danger était bien là, à l’affut, tapis dans un coin du rayon…

Car tandis que je me promenais l’âme pure et la bourse vide (ou du moins juste assez pour m’acheter quelques vivres), je me suis fais VOLER MON CŒUR.

Pis alors j’ai rien vu venir, je regardais innocemment le rayon, quand tout à coup j’ai senti que j’avais perdu toute raison, elle était là devant moi et j’aurais pu lui donner ma vie.

Pour elle, cette magnifique peluche grandeur nature d’une licorne rose… T__T

Ce fût littéralement le coup de foudre.

Je la regarde, ne pouvant détacher mes yeux de son rose bonbon divin et pense avoir enfin trouvé le graal de la peluche, après tant d’années de recherche.

Le cœur battant à tout rompre, j’approche ma main et ose toucher du bout des doigt ce cadeau de dieu sûrement fabriqué en Chine.

…Qu’elle est douuuuuuuuuuuuuce….

Tremblante, j’ose un regard sur le prix.
20 EUROS SEULEMENT !!!

Bon dieu, mais elle est donnée !!!! Raaah !

Le prix m’a achevé, je la veux, je la convoite, je la désire de toute mon âme.
En plus 20 euros quoi ! Quand on voit le prix des peluches de nos jours !
Mais bon 20 euros, quand on a pas de revenu, c’est quand même 20 euros…

Mais je la veux !!!

Que faire…

En plus elle est énorme… Remettons les choses dans leur contexte, à l’époque je n’ai qu’un petit studio de 20m carré en plein cœur de Lyon, si je la met entre mon sofa et la table, il me reste environ 1cm² d’espace vivable…
Puis bon, soyons honnête.
Ça ne sert à rien une peluche de licorne rose grandeur nature…

Mais je la veux…

Après un long débat avec moi-même sur la question, je me dis qu’il est temps de grandir et d’arrêter mes conneries.
Je vais acheter mon ennuyeux litre de lait et mes déprimantes carottes (oui, je suis au régime, tant qu’à faire je préférerais de la brioche et du nutella, comme tout le monde).

MAIS ! La fourbe créature m ‘avait jeté un sort !

A peine rentrée chez moi que je ne pense qu’à elle !

« Qu’elle était mignonne… ! ».
« Qu’elle était douce… ! ».
« Qu’elle était pas chère… ! ».

Attention mesdames et monsieur, cette histoire est véridique. J’ai pensé à ma peluche de licorne rose jusqu’au lendemain.
Rendons nous à l’évidence, elle était faite pour moi.

Le lendemain, je ne peux lutter et retourne à carrefour.
Je me pardonne ma faiblesse en m’inventant un cahier à acheter.
Bien sur, ce n’est qu’une excuse pathétique, je brûle seulement de la revoir, elle, ma douceur rose guimauve m’attendant fièrement sur son rayon en ferraille blanc se mariant avec délice avec la couleur de sa crinière.
A peine passée l’entrée, j’oublie le rayon des fournitures scolaire et cours au rayon pouvoir d’achat.
Et là c’est le drame.

Ma licorne… n’est plus.

Un connard me l’a acheté. Putain.

Désespérée, je vais chercher un vendeur qui m’annonce la triste vérité sans un brin de tact pour mon petit cœur fragile : « Oh bah à ce prix là, on a tout vendu ! Mais il nous reste des lions ».

J’EN AI RIEN A FOUTRE DE TON LION DÉFRAÎCHIT CONNARD, JE VEUX MA LICORNE !!!!

Je souffre, j’agonise, la peine est trop grande.
« Elle m’était pourtant destinée cette licorne… ».

Les larmes s’apprêtent à couler quand j’ai une idée de génie !!!

« Certes ! Elle a été toute vendue à Lyon, mais… Besançon ??? »

Ni une ni deux, je téléphone à ma mère, et bien qu’un peu honteuse de ma requête, je n’hésite pas une seconde.

Ayant renoncé depuis longtemps à avoir une fille normale et ayant compris depuis longtemps aussi qu’il n’y avait plus rien à faire pour sauver mon âme, ma mère accepte d’aller courir le carrefour de Besançon à la recherche de ma belle.

YEAAAAAAAAAAAAAAHHH !!!!!!!!!!!

Je saute en l’air et embrasse un passant. (Non, j’en rajoute.)

Ma mère est une sainte, elle a eu la dernière.

Il parait qu’il a été particulièrement chiant d’acheter une telle grosseur, en particulier à la caisse dans la mesure où la peluche est quasi aussi grande que ma mère en personne.
Dans mon égoïsme amoureux, vous vous doutez bien que je n’en ai que faire.

Je trépigne toute la semaine en attendant enfin la délivrance : LE WEEK END.
Puis je saute dans le premier train pour Besancon, défonce la porte d’entrée, sprint jusqu’à ma chambre et ouvre grand mon antre.

Elle est là, m’attendant en bonne fifille couchée fièrement sur mon lit.
Elle est magnifique, plus belle encore qu’en rêve.
Et elle est à moi…

 Ma merveilleuse licorne

Ayant oublié toute histoire d’arrêter mes conneries et de grandir un peu comme je m’étais promis dans le rayon quelques jours plus tôt, je ne peux attendre une minute de plus et monte sur son magnifique dos.

Allez, ma belle !!! Galope, emmène moi loin au pays des rêves !!!

A ce moment, ma mère entre dans ma chambre.

« Qu’est ce que tu fais ? »
– … Ben je joue. è_é

Oui, j’ai 25 ans, et alors ? (enfin 24 à l’époque, pour les pointilleux).

Je me fous de ce qu’on pense de moi, j’ai obtenu ma licorne adorée, je l’aime et suis heureuse.

Le soir, évidemment j’ai dormi avec elle, la serrant contre moi, calée entre ses pattes.
Certes, elle prend toute la place et je me retrouve au bord du lit, mais on s’en fiche. Elle est douce, chaude, et réconforte mon petit cœur tout triste et solitaire en me donnant quelqu’un à qui faire un câlin avant de dormir.

Je l’aime.

Et toute personne qui s’est foutu de ma gueule en ayant bruit de mon achat est revenu sur ses paroles en la voyant en vraie.
Car bordel, ma licorne elle déchire sa race et il est impossible de lui résister.

Finalement non, je grandirai pas.
Mais je m’en porte pas plus mal.

 Maya, car c'est son nom !

Quelques nouvelles

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Hello tout le monde !

Ou peut être devrais-je dire, « Hello personne… ».

Des mois que je n’ai plus posté ici, je doute avoir encore des visiteuz… Enfin Hotaru en serait capable (ne jamais douter de Hotaru… lol).
Bon par curiosité, et si je décidais de dire à personne que je reprends du service, juste pour voir le temps que je mets à avoir des nouveaux commentaires ?

A part ça pendant ces 5 mois j’ai fais quoi…
J’ai envie de dire rien.

J’ai fait un stage pourri.
Où j’ai certes beaucoup appris, mais j’ai envie d’ajouter « à mes dépends ». Ça mériterait un post d’ailleurs, cette expérience m’a donné de quoi écrire un sketch.
Mais je n’ai pas encore le recul nécessaire, pour l’instant y penser m’agace.

J’ai eu mon master. Avec mention, s’il vous plait.
Je n’en retire aucune fierté ou satisfaction.  Ce master ne correspondait plus à ce que j’aimais, n’avait plus grand rapport avec le Japon, ne m’a pas apporté ce que j’attendais, et je n’ai strictement rien branlé pour l’avoir, disons le franchement.
Donc ma réaction face à l’obtention de ce diplôme inutile serait plutôt « ça, c’est fait », plutôt que « félicitation Sonia ».

J’ai reperdu une vingtaine de kilos. 34 kilos depuis le début du régime.
J’arrive en dernière ligne droite et n’arrive toujours pas à trouver satisfaction. C’est désolant.
Mais pour la première fois de ma vie, je sais que je vais aller au bout de ce que j’ai entrepris. Il y’a 9 mois quand je me suis dit « Allez Sonia, tu vas perdre 40 kilos ! », je n’y croyais pas moi même et me voyait déjà abandonner au bout de 10 et reprendre le chocolat.
Mais non, je tiens bon. Et même si des fois je ferais n’importe quoi pour du sucre, je sais que je lâcherai pas, jusqu’à la fin.
Donc si je n’ai aucune satisfaction en regardant mon corps dans la glace même à ce jour, et bien j’ai au moins la satisfaction d’avoir accompli quelque chose de difficile.

Je me suis mise au sport.
Mais c’est tellement récent que c’est difficile de commenter. En salle, avec coach. Je souffre, j’aime pas ça, j’ai des courbatures… Mais j’ai l’impression que d’ici quelques temps j’arriverai à en retirer un certain bien être.
Peut être…

Voilà, le bilan n’est peut être pas complet, mais il est fait.

Je reprends du service, pour le meilleur et peut être le pire 🙂 

Hey c’est dimanche ! La pêche !

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 Coucou les enfants !

C’est dimanche !!!

Vous savez, le jour qu’on a inventé pour faire chier le monde ! Ce super jour où personne ne travaille mais où… y’a strictement rien à faire ! \o/
Le repos dominical plutôt synonyme d’ennui dominical…

Maaaais, heureusement quelques braves travaillent à tromper notre ennui !  Et voici une ère nouvelle, une ère où la France désoeuvrée attend avec impatience son dimanche !

Bah oui, aujourd’hui alors que je me connectais avec avidité au site de la Chanson du Dimanche, je me suis rendue compte que je les avais même pas mis en lien sur mon saïte ni ne vous en avait pipé mot !
Et comme je me dois de vous parler de choses inutiles n’interférant pas sur mon destin (rappelez vous, blog porte malheur lol), je vais donc vous présenter La Chanson du Dimanche pour ceux qui connaissent po.
Pis pour ceux qui connaissent baaah, redécouvrons ensembles. *___*

Le concept :

Deux gars, inconnus.
Au synthé, Alec intermitent du spectacle.
A la guitare, Clément, prof de maths.

Chaque dimanche, ils postent une nouvelle chanson sur leur blog.
D’où le nom du groupe, La chanson du dimanche.

Ca parle d’actualité, de politique, de tout ce que vous voulez… mais en chanson et surtout en humour !

Et en gros, ça déchire. 

Donc voilà, j’en ai marre de chanter la chanson du dimanche dans mon coin et que personne ne tilte !

Voici quelques un de mes titres préférés :

Super pouvoir d’achat :

8 200 200 :

Nicolas et Rachida :

 

Et puis une des dernières (celle de la semaine dernière !) qui est certainement la plus engagée avec des paroles qui déchirent leur maman ! Comme elle a été censurée sur dailymotion et que je soutien les rebelles (ouais je suis une ouf dans ma tête ! è_é) je vous la poste !

Jeu de loi :
Jeu de Loi (la Chanson du Dimanche S04E03)

Et les autres que je vous conseille : Bonne humeur (meur meur meur meur \o/), Bac ABCD, Ô Barack, Enfants d’Ibiza, Au pays d’Elisabeth, Réformez ma vie… et autres !

Vous avez le lien sur la droite maintenant !

Allez les enfants, vous êtes des MRD mais je vous inférieur à 3 !

C’est la crise ! La pêche !