Être frileux… à ses risques et périls.

Coucou les gens !

Me revoici après trois petits jours d’absence où j’étais à Osaka. Envie de revoir un peu les gens et profiter pendant que je le peux encore de ma liberté avant que je ne commence à travailler sur Tokyo.

D’ailleurs Tokyo ou Osaka, même combat : ça caille.

Mais ce qui est bizarre au Japon, c’est que niveau température, il est censé faire plus chaud qu’en France, le thermomètre ne va pas même pas en dessous de zéro. Pourtant il a quelque chose d’assez insupportable dans leur hiver. Tout d’abord, le vent glacé… certainement dû au fait que ce soit une île. Mais surtout… surtout le fait qu’il fasse aussi froid à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Il me semble que j’en avais déjà parlé dans mon blog de l’époque d’Osaka (celui où j’ai dû faire l’aumône pour une couverture), mais les maisons/appartements sont terriblement mal isolés. En fait il fait excessivement chaud en été, donc ils construisent leurs maisons de sorte qu’on étouffe pas en juillet/août. Par contre qu’on se les gèle pendant 4 mois en hiver, ça n’a pas l’air de les perturber plus que ça.

Bref, des murs fins, aucun radiateur dans aucune pièce, et juste un peu d’air conditionné dans la chambre.

L’air conditionné c’est parfait en été mais en hiver c’est pas le top. Ca met 15 ans à chauffer (puis surtout ça chauffe que la pièce où elle est installée, alors n’oubliez pas le blouson, le bonnet et les gants quand vous allez vous faire à manger, pisser un bol ou mieux, prendre votre douche…) et puis ça rend l’air très sec, on a vite mal à la gorge, les lèvres desséchées et j’en passe.

Il existe donc au Japon mille et un gadgets pour vous rendre l’hiver plus vivable : le Kotatsu (table basse chauffante), les Kairo (les petits sachets rempli d’une poudre douteuse qui chauffent à mettre dans votre poche) ou encore des espèces de mini radiateurs halogène à roulettes qui consomme à mort et vous donne des notes d’électricité que vous découvrez les mains tremblantes et la larme à l’œil.

Bref, de quoi améliorer le quotidien certes, mais rien que ne vous empêchera de trembler entrant dans le frigidaire qui vous sert de salle de bain ou d’avoir la goutte au nez sous votre propre toit.

Et je trouve ça assez incompréhensible qu’un pays comme le Japon construise des robots capables de faire cours à une classe de lycée mais soit pas foutu de trouver un système pour chauffer correctement une maison et accessoirement les pauvres petits habitants tremblotant à l’intérieur… soit, en d’autres termes, moi.

D’autant plus que je suis frileuse. Et pas dans le sens léger du terme. Je déteste l’hiver, arrivé à certaines températures je n’ai même plus envie de sortir, et je caille tout le temps. Alors imaginez ma tristesse actuelle ! Même en cours je me mets à la place sous l’air conditionné et j’arrive à être frigorifiée, un comble.

Bref.

La dernière fois, je n’avais pas acheté leur petits radiateurs car j’avais déjà des notes d’électricité bien assez spectaculaires comme ça avec l’air conditionné, et avait donc du survivre de bouillotes, pulls et faisage de manche pour obtenir quelques couvertures…

Cette fois mon électricité est comprise dans ce que j’ai payé en arrivant et je n’ai plus rien à repayer, donc comme l’air conditionné ne me suffit pas (d’ailleurs cette m*rde s’éteint au bout de 3h automatiquement, donc si je mets que ça, je me réveille avec un stalactite au nez à 5h du matin) je me suis laissée tenter par leurs petits radiateurs électriques pas chers.

Un bonheur.

Ca consomme, mais au moins ça chauffe. Enfin ça chauffe… faut rester à côté quand même hein, ne rêvez pas en croyant que ça réchauffe Charlie en entier. Et donc, je pose cette petite merveille sur une chaise de façon à ce qu’il soit à ma hauteur quand je suis couchée dans mon lit. Je sens la chaleur qui tape sur mon petit corps glacé, et c’est sur cette intense sensation de paradis terrestre que je m’endors.

Hier soir je reviens d’Osaka. On gèle, j’ai dormi 6h en trois jours (ah bah quand on a que deux jours et demi pour revoir un an de rencontres, on peut pas se permettre de perdre du temps à roupiller, que voulez vous) donc je suis encore plus sensible au froid qu’à l’ordinaire et je rentre chez Charlie resté inoccupé, donc accessoirement pas chauffé une seule fois, depuis 3 jours.

En d’autres termes, l’horreur. \o/

J’ai beau mettre l’air conditionné à 30°C et mon petit radiateur au maximum, horrible chieuse frileuse que je suis, je n’arrive pas à me réchauffer.

Je sais que mon week end mouvementé et nuit blanche n’est pas étranger à ma frilosité poussée et décide donc de dormir tout de suite.

Evidemment une fois dans mon lit, je tremblote et n’arrive pas à réchauffer ce foutu corps.

Je tire sur la chaise où est posé le petit radiateur pour qu’il ne soit plus qu’à quelques centimètres de moi et que je sente bien le chaud en plein visage.

Je sens petit à petit la douce chaleur m’envahir et plonge dans les bras de morphée.

7h, mon réveil sonne.

J’ouvre difficilement les yeux, sous la fatigue voit des espèces de tâches noires autour de moi, louche et me rendors.

Pas de panique, ce n’était que mon alarme de pré-réveil (je suis incapable de me lever du premier coup), il y’en aura d’autres.

7h30, mon iPhone désespère de me voir levée et continue inlassablement de jouer de la harpe (oui…).

Je finis par me réveiller une bonne fois pour toutes et me souviens que j’ai rêvé de tâches noires bizarres.

J’ouvre les yeux.

Ah.

Alors c’était pas un rêve.

Je suis encore trop dans le gaz pour voir ce que c’est, mais il y’en a partout dans mon lit, pyjama et même parterre.

On dirait des miettes… des miettes de feuille de brick… ?
Toutefois je ne me souviens pas avoir cuisine arabe dans mon lit dernierement donc ecarte cette hypothese.
Ça varie de toutes les couleurs d’ailleurs, il y’en a des jaunes, caramel, marron foncés, tout noir… Du papier ?

Et là je vais pour sortir de mon cocon et regarder de plus près mais sens quelque chose de tout dur et tout rêche… qui est pourtant censé être ma couette.

Ah bah, c‘est bien ma couette, oui…

…Complètement cramée.

Pis alors pas qu’un peu, pour le coup c’est pas qu’un petit coup de soleil qu’elle a pris, mais le petit coup d’amour et coup de je t’aime qui va avec. (« mais tu n’es pas làààà, et si je rêve tannnt piiiiis… » oh oui Richard, fais nous rêver…).

Et à côté de mon reste de couette, le coupable qui l’avait pris pour combustible dans mon dos qui se dressait l’air de rien sur sa chaise, l’air innocent : ce fourbe de petit radiateur halogène.

Enfoiré.

Je vous laisse admirer un bout de ma belle couette, qui elle a défaut de moi, n’a pas l’air d’avoir beaucoup souffert du froid cette nuit :

Et on pourrait croire qu’il n’y que la housse qui a cramé, mais non non non, si on regarde à l’intérieur des trous, surpraïïïse !

La couette à l’intérieur est bien attaquée aussi, le coton tout fondu et tout dur…

Sans parler de mon lit, pyjama, cheveux, sol, oreillers et autres couverts de miettes de couette brûlée et de Sonia obligée de passer l’aspirateur à 7h30 du matin la gueule dans l’arrière train.

Bref, moi qui était heureuse qu’on m’ait fournit pour pas cher de quoi dormir quand je suis arrivée au Japon car la literie n’est pas donnée, j’ai plus qu’à aller faire les magasins pour ne pas dormir dans une couette fondue mi-coton, mi-cendre.

Je pense souvent à mon blog et me demande bien ce que je vais pouvoir vous raconter, il m’est déjà arrivé tellement de trucs inclassables que je me dis qu’un jour je finirai bien par n’avoir plus rien de bien pittoresque à vous raconter.

Mais je n’ai pas de quoi m’inquiéter, finalement même quand je dors bien tranquille j’arrive à faire des conneries. Ceci dit j’ai de la chance qu’il n’y ait que la couette qui ait morflé, j’ai pas trop envie de penser au pire car ça fait froid dans le dos, mais j’ai eu de la chance.

La France est réputée pour ses crèmes brûlées. Moi j’invente le concept de la couette brûlée, plus original et plus funky.

Comme quoi au Japon, même être frileux est une aventure.

Mais le plus tragique dans cette histoire, c’est que quand je me suis réveillée emmitouflée dans ma couette magnifiquement brûlée de bout en bout ce matin, et bien j’avais quand même froid.

Retour sur les bancs de l’école…

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Bonjour les gens !

Désolée de ne pas poster, mais comme on peut s’y attendre, la vie au Japon prend son petit rythme et du coup je n’ai pas trop le temps (qui a dit courage ?) de me poser pour bloguer. Surtout quand je suis sur le PC, le temps que j’aille faire un coucou à tout le monde via mails, forums etc. (voilà ce que c’est d’être une geek…) et bien j’ai épuisé mon capital « envie d’être sur le net ».

Car comparé à ma vie en France où le PC est indispensable à ma survie, au Japon il est certes nécessaire mais moins central dans mon petit quotidien, hé oui.

Je vais faire des déçus mais vous n’aurez toujours pas de présentation de Charlie aujourd’hui. Pour la très bonne et très simple raison que je viens de faire ma lessive, que j’ai des habits qui sèchent un peu partout dans l’appart et que je ne peux pas me permettre de vous faire croire que j’habite dans un pressing.
Dooonc, je remets ça à quand ce sera présentable !

Et soit dit en passant je ne comprends rien à ma machine à laver, ce qui me gonfle terriblement…

En attendant (car je sais que ça vous passionne), laissez moi vous parler de ma rentrée des classes et de mon petit quotidien Tokyoïte.

Je suis donc arrivée le mardi 5 janvier et le mercredi 6 à 14h j’avais ma cérémonie de rentrée des classes plus un examen de niveau pour déterminer ma classe.

La cérémonie de rentrée des classes étaient très japonaise. Tous les nouveaux élèves regroupés dans une salle, avec un discours de la présidente de l’école (car oui c’est une femme, les femmes au pouvoir, ouaiiiis !), un discours du vice président (les hommes en sous fiffre, ouaaais) ET, et ça je l’aurais parié, une jikoshôkaï de tout le personnel de l’école.

Laissez-moi vous parler du MERVEILLEUX concept de la Jikoshôkaï.
Ca veut dire littéralement « présentation de soi-même ». Donc on se lève, on se met face à tout le monde et on se présente : nom, prénom, âge, occupation, ce qu’on aime dans la vie, plus un petit mot personnel, son but dans la vie, le mot du jour, bref vous pouvez y ajouter votre petite touche personnelle en rajoutant un truc comme « hier, j’ai mangé une pomme » et vous aurez fait une Jikoshôkaï accomplie.

Evidemment, je déteste ça, et 90% des Japonais aussi.
Et pourtant ces abrut*s se l’infligent dès qu’ils en ont l’occasion. Alors pensez, une cérémonie de pré-rentrée, l’occasion était trop belle. On a donc eu droit à une quarantaine de Jikoshôkaï, mais bon, elles étaient souvent rigolotes (genre le professeur le plus vieux et – sans méchanceté aucune – le plus moche qui se présente comme étant KimuTaku… KimuTaku qui pour les non initiés est une grande star japonaises qui fait craquer les minettes – moi y compris- depuis plus de 15 ans au Japon).

Ca va, c’était encore pas si terrible comme Jikoshôkaï time, j’ai connu pire. J’avoue avoir eu peur qu’ils fassent jikoshôkailler (j’essaie d’introduire ce verbe dans la langue française) toute la salle, en bon Japonais qu’ils sont mais non, ils se sont montrés cléments.
Vous allez me dire qu’ils n’auraient quand même pas fait se présenter une centaine de nouveaux élèves !
Et bien sachez que nos amis Japonais en sont capables !
J’ai encore le souvenir cuisant d’Osaka, quand je faisais partie du club de badminton. Il y’avait eu une journée spéciale pour l’anniversaire du club de badminton de la fac, et toutes les générations des anciens étudiants de mon universités qui avaient fait partie de ce club avaient été invités à venir jouer des matchs avec les étudiants d’aujourd’hui.
On avait donc des sempai âgés de 60 ans qui revenaient à l’université pour jouer avec nous (et croyez moi, ils jouaient mieux que moi… mais vu mes talents sportifs, c’est pas bien difficile me direz vous). Il y’avait plus de 200 personnes ce jour-là.
Et vers la fin de la journée, une fois tous les matchs inter-générations terminés, là où je ne m’y attendais plus du tout… discours du tout premier capitaine du club il y’a 50 ans, discours du capitaine du club d’aujourd’hui et… JIKOSHÔKAÏ !!!
Naïve je me suis dit « Ah ils vont faire ce présenter que les personnes importantes pour le club ! ». Et bah non, les 200 personnes y sont passées et croyez moi ou pas mais ça a duré plus de 2h… 2h, debouts en cercle dans un grand gymnase à regarder tout le monde défiler au milieu du cercle pour nous dire son nom et un bout de sa vie qu’on oublie à peine il a laissé sa place au suivant.
Et on passait des plus anciens aux membres les plus récents, et évidemment le dernier membre arrivé, c’était moi.
J’ai donc été la dernière à passer au milieu de ce cercle immense avec 200 paires d’yeux qui vomissaient l’excès de Jikoshôkaï posés sur moi.

Horribilus.

Non vraiment, c’est un traumatisme. Et déjà que j’aimais pas jikoshôkailler avant, depuis c’est pire.
Mais, merci bien, on a pas eu à tous le faire cette fois là.

Ensuite il y’a eu l’examen de niveau.
Ca ne change rien à notre entrée dans l’école ou non, c’est juste pour définir notre classe car on a pas tous le même niveau de Japonais.
Exemple, la petite espagnole à côté de moi ne causait quasiment pas un mot.
Donc pas vraiment de pression pour l’examen, juste j’espérais réussir assez pour être dans les classes de niveaux élevés, car c’est les cours du matin et on a donc l’après midi de libre. Et aussi parce que dans les niveaux avancés on peut choisir le type de cours qu’on veut suivre alors que les niveaux en dessous tout est imposé.
Et j’ai eu ce que je voulais puisque je suis dans une classe de niveau 6, qui correspond (pour ceux qui connaissent) à la préparation au 1kyu.
Et ça tombe bien, puisque le 1kyu je compte le tenter au mois de Juillet.

Qu’est-ce que le 1kyu… C’est un test de niveau de langue (comme le TOEIC en anglais par exemple) de japonais, souvent (quasiment à chaque fois) demandé quand on veut travailler au Japon. Il y’a 5 niveau, ca va du 5kyu (niveau le plus facile) au 1kyu (niveau le plus dur). Et donc, comme j’ai eu le 2kyu y’a deux ans, il est temps que je me bouge les fesses pour tenter le 1.
D’ailleurs je vais le tenter cette année, soit l’année de la réforme et où paraît-il, ils ont augmenté le niveau demandé.
Chuper !
Mais bon, si je l’ai ce sera que du bonus. Et puisque j’ai pris un cours spécial à la préparation du 1kyu (et sa réforme, lol), y’a pas de raison…

BREF, tout ça pour dire que je suis à la classe 6 qui correspond à un niveau entre 2kyu et 1kyu et qu’il y’a 11 classes en tout… Ce qui veut dire que les classes 7 à 11 forment un public qui ont un niveau au dessus du 1kyu… Autant vous dire que quand vous êtes diplômés de la classe 11 vous tatouillez méchamment en Japonais… Car déjà moi qui suis considérée comme bilingue, je suis à peine à la moitié du parcours…!
Enfin en tous les cas ça fait plaisir, ça veut dire que je me suis pas inscrite ici pour rien et que oui, ils ont des choses à m’apprendre (d’autant plus qu’ils proposent d’autres cours que des cours de langues donc je ne fais pas que ça non plus).

Et donc, j’ai réussi à être dans les classes au-delà du niveau intermédiaires donc j’ai eu ce que je voulais, tous mes cours sont concentrés le matin !
Je finis mes cours tous les jours à 12h40… Si CA c’est pas la belle vie, alors je ne sais pas ce que c’est !
J’ajouterai toutefois au passage qu’avoir les cours le matin m’offre un deuxième avantage ! Celui de vivre le vrai Rush Hour Tokyoïte, avec gars de la sécurités qui régulent les entrées dans les rames et nous poussent pour pouvoir fermer la porte s‘il le faut, la buée provoquée par la chaleur humaine qui fait qu’on peut même pas voir l’intérieur du train tellement y’a de monde et les gens collés les uns contre les autres, le nez écrasé contre la vitre.
Très exotique… il faut que je vous fasse une vidéo à l’occasion.

Le lendemain du test, j’ai eu une réunion de pré-rentrée où ils nous exposaient les règles de l’école et tout ce qui va avec.
Rien de bien transcendant en soi, juste l’importance de bien aller en cours car à partir de moins de 80% de présence l’immigration commençait à faire la gueule et demander des comptes et moins de 60% de présence, l’école devait nous expulser et prévenir l’immigration qu’on réside au Japon illégalement !
Et bien c’est joyeux tout ça !
Après bon, je paye pas une école des 1000 et des 100 pour sécher donc je ne me sens pas spécialement concernée.
De plus, j’aimerais bien essayer d’obtenir une de leurs bourses (qu’on peut obtenir à la fin de chaque trimestre selon notes, présence en classe et autres) donc il faut que je fasse ma sérieuse. *sort ses lunettes cul de bouteille et ses boutons sur le visage*
On nous a aussi fait un topo sur les démarches administratives (assurances, tout ça) et bien sur pour travailler à côté des cours, car notre visa nous donne l’autorisation de travailler jusqu’à 20h par semaines.
On peut faire tout ce qu’on veut à part travailler dans les Pachino (jeux d’argent avec des billes bruyant et qui ne sert strictement à rien) ou dans les Host Club.
Ca tombe bien, je comptais pas particulièrement me prostituer ou travailler dans des établissements régis par les Yakuza (quoique ça gagne bien, certes…. )

Et enfin le vendredi les cours ont déjà commencé.
Bon là par contre on a eu droit à la Jikoshôkaï de rigueur mais même si je DETESTE ça, à 15 ça reste vivable… (mais je suis quand même toute rouge, mal au ventre et tout ça…)
Seulement quatre heures de cours chaque matin du lundi au vendredi (soit 20h par semaine, ce qui revient au même qu’une semaine de cours à la fac) avec deux heures de grammaires et deux heures d’option qu’on a choisi. Et une pause à chaque heure de 5min pour couper. Pour moi qui ait encore les soporifiques cours de 3h d’affilée de linguistique Japonaise de notre chère Sh*mam*ri Sensei, ça passe vraiment tout seul et on arrive vite à 12h40, l’heure de rentrer chez soi ou de profiter de Tokyo et de tous ses vices.

Par contre on a plein de petits tests tout au long du trimestre (en plus de l’examen final pour savoir si on peut passer à la classe suivante ou non) et ça commencent déjà car j’ai déjà un petit exam vendredi matin… Punaise ils sont au taquet quand même… Mais bon, je pense aux 100 000 yens de bourses et je me dis que ça vaut bien de réviser régulièrement.

Les profs sont supers sympa mais SURTOUT, très drôles. Une éternité que j’avais pas ris comme ça en cours, je savais même plus que ça pouvait exister tiens. Et on glande pas pour autant, car pareil ça faisait bien longtemps que j’avais pas tant appris en une semaine.
Les profs sont des vrais gentils quoi, ça se sent qu’ils ne font pas leur boulot parce qu’ils sont payés pour, mais tout simplement parce que ça leur plaît. Du coup, très bonne ambiance et le temps passe vite.

Je me souviens encore de Tsugawa-sensei à Osaka qui s’était mis à courir en sens inverse pour ne pas avoir à nous dire bonjour ou discuter avec nous quand Raph et moi allions pour le saluer à la sortie de l‘université… (un grand moment de ma vie ça aussi, anthologique)

Bref, rien à redire sur l’école… si ce n’est que je me sens un peu seule pendant les cours.
Tous les européens ou autres n’ont pas un niveau de langue aussi avancés et sont tous dans les classes de japonais débutants ou presque.
Donc je suis la seule visage pâle au milieu de nos amis Coréens et Chinois.
Ce qui en un sens est flatteur. Je me souviens encore une fois quand j’étais arrivée à Osaka, je regardais tous les Coréens et Chinois qui avaient un super niveau alors que moi je galérais en cours et n’arrivait pas du tout à suivre.
Ben voilà, aujourd’hui je suis parmi eux… Kioul.
Juste le truc c’est que je suis ISOLEE, un truc de fou.
Parce qu’ils restent entre eux, et que moi j’arrive en cours d’année donc ils se connaissent déjà tous.
Ils sont pas méchants mais disons qu’ils me disent bonjour quand j’arrive en classe mais après je n’existe plus.
Je suppose que si je veux être amie avec eux il va falloir que ce soit moi qui me bouge le cul, mais dès que les cours finissent ils se retrouvent et rigolent en masse à des histoires qui ont l’air très drôles mais qui sont racontées… EN CHINOIS ou COREEN.
Donc bref, du coup c’est pas tip top pour s’incruster dans la conversation…
Moi qui arrête pas de dire que je veux apprendre le coréen, si je veux une vie sociale dans cette école, je crois que c’est le moment de m’y mettre.
Anyong Hasseyo…

Enfin j’ai senti une ouverture avec une Taiwanaise ce matin, je vais voir dans les prochains jours si sur un malentendu je pourrais conclure. (Jean-Claude Dusse, si tu nous écoutes…)

Voili voilu. J’ajouterai que l’école est située dans un quartier sympatoche et qu’il y’a un immense passage piéton avant d’aller à la rue qui mène au bâtiment. Et qu’à ce foutu passage piéton il y’a… la musique de film d’horreur. Raah.
Bon seuls ceux qui ont vécus (ou sont restés assez longtemps pour tomber dessus) au Japon comprendront de quoi je parle. Y’a toujours des petites musiques ou des petites sonneries, pour prévenir les aveugles que c’est vert et qu’on peut traverser. Et elle dure tout le long du feu.
Et y’en a une donc, c’est une musique trop glauque… La première fois que je l’ai entendu, il faisait nuit et j’étais à un passage piétons dans une petite ville où y’a rien… ET BAH JE FAISAIS PAS MA FIERE.
Et donc, Ô Joie, j’ai l’occasion d’entendre cette charmante marche funèbre tous les matins quand je traverse.

Bon désolée pour ce post long sans photo et pas très passionnant, de plus comme je suis crevée je vais poster sans me relire ce qui promet de belles fautes mais bon… Je ferai mieux la prochaine fois !

Bisous à tous les loulou o//

Message pour ne rien dire !

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ou presque !

Juste pour dire qu’apparemment j’ai le net dans ma chambre ! Enfin je ne suis pas censée l’avoir en fait, comme c’est le week end (et que demain c’est férié au Japon) je n’ai pas encore reçu leur lettre de mise en route.
Mais j’ai trafiqué les fils et j’ai branché le câble LAN directement au PC sans passer par leur boite noire bizarre, et ça marchait ! YEAH !
Enfin me tarde de recevoir leur lettre quand même car le câble est court donc je peux pas trop bouger si c’est mon ordinateur qui est branché et non pas le truc noir.

Bref j’y comprends que dalle ! Mais ça marche, c’est le principal non ?

Ici il est déjà 22h, j’ai plein de mails en retard, plus vos commentaires à répondre tout ça tout ça, donc je vais déjà commencer par répondre aux gens et je bloguerai demain vous faire un topo sur ma petite vie !

Bisous les gens !

Je suis une bille??

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Je sais que vous attendez tous de nouveaux posts,?mes réponses a vos superbes commentaires et des photos dy mystérieux Charlie mais je suis dans le regret de vous annoncer que mon généreux voisin ne partage plus sa connexion !
Enfin, il n’y est certainement pour rien mais mon ordinateur a décidé du jour au lendemain que la connexion était trop faible DONC qu’il ne pouvait pas se connecter.

Et comme je suis con (d’ou le titre de mon post) je n’avais pas compris la manœuvre pour déclencher internet chez moi. Oui, j’avais un formulaire a remplir sur une chaîne de ma télé (oui…) qui vérifiait que j’étais bien Sonia F. Et maintenant que je viens de comprendre que je devais faire mon inscription via ma télé et que c’est fait, il faut que j’attende qu’ils m’envoient mes codes. Et moi qui attendais mes codes dans le vent depuis mardi ! Tss tss

Resultat, moi qui aurais du avoir internet fin de semaine, je ne l’aurai surement pas avant semaine prochaine.

Mais comme je suis une gentille, je paye 30min de Net Cafe pour vous prévenir !

Donc ben… patientez encore un peu, le temps que j’ai le net pour de bon !

Bisous a tous et a toutes !

Enfer et Paradis… et vice versa !

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Coucou les gens !!

Sachez que pour que je me motive à vous écrire, il faut vraiment que je vous aime car je n’écouterais que moi, j’irais me coucher tout de suite.
Je suis VANNEE !
Alors alors ! Que d’aventures depuis lundi chers amis !
Je suis donc partie lundi matin de mon chez moi avec ma mamounette et en route pour Paris. J’ai eu un petit pincement au cœur en disant au revoir à ma belle chambre de princesse (et la licorne !) mais bon. Qu’à cela ne tienne, je n’aurai qu’à me refaire une chambre de princesse ici !
Après tout, c’est pas les merdes roses bonbons à paillettes qui manquent au Japon…
Même si ça faisait des JOURS que je me préparais, je suis bien entendu partie en catastrophe et en ayant l’impression de tout oublier. Je n’avais quasiment rien dormi, pas pris le temps de me maquiller ou même de me coiffer (enfin le minimum syndical, si, mais pas de me défriser) ce qui fait qu’au final une serpillière à chiotte était bien plus sexy que moi.
Ma mère : eh ben, imagine y’a l’homme de ta vie dans l’avion, c’est pas comme ça que tu vas l’attirer vers toi !
Oui bah, façon le prince charmant dans l’avion, ça fait belle lurette que j’y crois plus. J’ai déjà pris l’avion 5 fois pour aller au Japon et à chaque fois y’a que des familles ou des vieux alors hein.
Donc je m’en fous d’être moche pour un vieux chauve transpirant.

Bref, on se rend donc à la gare. Dans le train pour Paris je me met dans l’ambiance : j’ai un Japonais en face de moi.
Ah bah oui, un asiatique portant un bonnet violet avec de magnifiques pompons roses et bleus qui pendouillent de chaque côté du visage, on hésite pas très longtemps sur sa nationalité…

Bref. Passons rapidement sur le fait que j’avais HORRIBLEMENT mal aux genoux dans le train ce qui me déprimait d’avance en pensant au 12h d’avion, qu’à Paris il faisait horriblement froid, qu’on a eu la flemme de se taper les transports alors on a pris le taxi (avec un taximan qui met pas sa ceinture, raah !) mais qu’on en a eu pour moins cher que ce qu’on pensait.
Allons directement au passage où j’enregistre mes bagages.
L’agence de voyage n’avait pas pu me réserver ma place côté couloir, je voulais donc arriver tôt à l’enregistrement des bagages pour pouvoir avec une place.
Pour moi et mes genoux pourris, la place côté couloir est une NECESSITE. Voire plutôt de la survie.
D’autant plus que ces derniers jours je dormais relativement peu, donc que j’avais encore plus mal qu’à l’ordinaire et que si je n’avais pas cette foutue place côté couloir pour étendre mes jambes, j’allais pleurer et maudire le monde pendant 12h. OU, comme j’avais fait une fois, sortir régulièrement (donc emmerder mes voisins de siège) et rester debout dans un coin de l’avion.
Ce qui est 1) chiant. 2) suspect pour le personnel de l’avion.
On arrive trois heures avant le décollage, il y’a déjà quelques personnes à l’enregistrement. Je m’étonne que pour JAL, les liquides sont autorisés en cabine ( ! ), moi qui ait chargé tous mes maquillages, crèmes et parfum (soit les trucs lourds) dans ma valise exprès ! Je commence à psychoter que j’aurais pu les mettre dans ma valise pour qu’elle soit plus légère, que si ça se trouve je dépasse les 20kg autorisés, que, que que…
C’est mon tour, je pose la valise sur leur tapis roulant et elle m’annonce que ma valise fait 19.5kg !
Wouah, c’était calculé ! 

Soulagée, je regarde ma valise partir dans le ventre de l’aéroport toute seule comme une grande sur son tapis, récupère mon passeport,  prends ma carte d’embarquement et m’en vais.
On s’en va se poser sur un banc le que je range mon petit bordel.

Et là c’est le drame…

Je réalise… qu’omnubilée par le poids de la valise, j’ai TOTALEMENT OUBLIE de demander à être côté couloir.
J’en pleurerais.
Oh je vous jure, je me serais tartée d’être aussi conne. Evidemment, c’était trop tard.

J’essaie de regarder ma place pour deviner où je suis et je vois que je suis « ASE ».
C’est quoi, ASE ?
Normalement une place c’est un numéro et une lettre. Pourquoi j’ai ASE ?

Bref, ça me perturbe mais arrive l’heure de dire au revoir à ma môman donc toute à mes larmes j’oublie cette histoire de placement.
Passé les adieux dignes des meilleurs téléfilms destinés à la ménagère de moins de 50 ans, je passe les contrôles de sécurités, fait deux trois petites courses de dernières minutes dans l’aéroport puis me pose près de ma porte d’embarquement d’où je peux admirer mon magnifique avion…

 Au début il y’a personne, j’espère (naïve) qu’il y’ait personne dans l’avion et que je me retrouve avec une place vide à côté de moi. Puis je me dis que les Japonais sont fourbes, ils sont sûrement partis acheter des sacs Louis Vuitton et Gucci détaxés, et arriveront en masse à la dernière minute.
Mais non, j’avais tort.
En fait, c’était pas du Gucci, mais du Prada…
Pour le reste j’avais raison, il s’est bien mis à pousser des Japonais de partout 5min avant l’embarquement. Snif, tant pis.
Je jette un œil sur la carte d’embarquement de la personne à côté de moi, sa place est 32K.
Bordel, donc c’est bien un numéro et une lettre. Pourquoi moi j’ai ASE ??? NAN MAIS OH!!!
Je recommence à psychoter et prie mon copain Dieu un petit coup. « Ecoute frangin, j’ai franchement mal aux genoux, alors quelle que soit cette foutue place ASE, fait en sorte que ce soit côté couloir. S’il te plaiiiiiit, s’il te plaiiiiiit. »
Je mets mon cerveau à ébullition à force de prier.
J’arrive au moment d’embarquer, la femme me prend ma carte, la bip et s’arrête. Elle tape quelque chose sur ordinateur.
Aaaaah, pourquoi moi c’est pas comme les autres ?? Pourquoi ça prend plus de temps ? Qu’est-ce qu’elle fait la madame ??
Et là, elle me sort une nouvelle carte d’embarquement, (avec un numéro cette fois !) et me sort la phrase magique : Voilà madame, vous avez été surclassée. On vous a placée en classe PREMIUM ».

QUÔÔAAAA ???????????

En classe premium ?????
Mon cœur fait un bon !! Je vais être avec les riches !!! Dans un siège confortable !!! Et pour le prix d’un billet de pauuuvree !!!
Je souris niaisement aux stewarts qui me montrent ma place. Ma magnifique place premium.
Je suis côté hublot mais quand je vois la taille du siège et tout l’espace entre celui de devant, je sais que Dieu a eu pitié de mes rhumatismes .
J’en ai envie de pleurer. Je m’en béni d’avoir oublié de réclamer mon placement à l’enregistrement.

Je regarde passer les gueux de classe économique (hé hé) aller tristement au fond de l’avion s’assoir dans des sièges qui font la moitié du mien tandis que moi, fine folle, j’immortalise mon éphémère vie de luxe en prenant des photos.
Mon beau siège :     
 

 

Des accoudoirs de la taille d’une table :

 

Mes jambes étendues de tout leur long, les pieds emmitouflés dans des pantoufles gracieusement offertes (ainsi que tout plein d’autres choses comme boules quiès, masques, brosse à dent et j’en passe) :

Un petit porte manteau, hé oui !

Des lampes personnelles pour chaque siège, en espèce de fil de fer et modulable à souhait pour éclaire son bouquin sans déranger le voisin :

En parlant de voisin !
Tout le monde est installé dans l’avion mais je n’ai toujours personne à côté de moi. Quoi ?? Aurai-je encore plus de chance ?? Aurai-je ces deux sièges pour moi TOUTE SEULE ?
Je jubile ! Je commence à prendre mes aises, pose quelques affaires à côté, remercie pour le bonus, je n’en demandais pas tant !
Mais je crie victoire trop vite, quelqu’un s’approche du siège vide à côté de moi…

UN MAGNIFIQUE JEUNE HOMME !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

RAAAHH !!! Donnez moi un ticket de loto, c’est mon jour c’est pas possible !
Parce qu’un beau gosse pareil à ses côtés pendant 12h, c’est encore mieux qu’avoir deux sièges pour moi toute seule. PUNAISE.
Je suis encore même pas arrivée sur le sol Japonais que ma chance revient. Moi la Pierre Richard française qui devient lucky girl au Japon, je suis encore même pas arrivée là que j’ai le jackpot.
On me livre la classe premium et le jeune homme premium aussi sur un plateau. YaY !
Et là je repense à ce que ma fourbe de mère m’avait dit à propos de la probabilité qu’il y’ait l’homme de ma vie dans l’avion.
Raaaah !!!
POURQUOI !!!??? Juste quand j’ai ma gueule de merde !!!!! D’hab je me fais toujours belle pour partir, POURQUOI QUAND JE RESSEMBLE A UN RAT MORT ???
T_T
Bref, on reconnait bien là le côté taquin de notre ami Dieu. Si j’avais été canon, il m’aurait laissé pourrir en classe économique entre deux vieux moches.
Du coup je ne vous cache pas que ce fut 12h bien agréables, à en regretter presque de ne pas aller jusqu’en Australie pour faire durer un peu plus longtemps le plaisir.
De plus mon compagnon de voyage n’était pas qu’agréable à regarder mais agréable tout court. Il a fait son véritable gentleman avec moi. Et vas y que je te demande si tout va bien et si n’a pas besoin d’aller aux toilettes (bien que ce soit tellement large, j’ai même pas besoin qu’il se lève pour sortir), et vas y que je t’ouvre ta bouteille parce que t’y arrive pas, et vas y que je te ramasse les affaires que tu fais tomber tout le temps parce que tu restes quand même un peu un gros boulet.
Bref, très bon voyage !
En plus ! Même si il y’a les première classes avant nous (mais ils sont peu), on sort les premiers de l’avion et quand on arrive à l’immigration il n’y a encore personne. Double YaY !
En même temps, tant mieux parce que l’avion est arrivé un peu en retard et que je dois vite aller à l’agence immobilière récupérer les clés de mon appartement avant que le livreur passe m’apporter mon lit. Je vois que mon beau Japonais arrête pas de se retourner dans la file pour voir où je suis (il viendrait me parler cette andouille pour me dire au revoir ou quoi, mais non, encore un Japonais pas encore émancipé qui regarde en coin mais n’ose pas venir, è_é) mais il finit par me perdre de vue puisque moi je passe côté « étrangers » et lui « japonais » et moi évidemment ça prend plus de temps.
Bref, ma chance est toujours là, je récupère mon bagage en un temps record, le gars de la douane ne me calcule même pas et regarde juste vite fait mon passeport.
Je dois aller à Shinjuku pour aller à l’agence. Le prochain express pour Shinjuku est dans 40min… Pfiou, voilà qui n’arrange pas mes affaires. Tant pis.
Je trouve l’agence très facilement (j’ai un plan) et viens chercher mes clés. Le gars me demande une photocopie de mon passeport… il revient 25 MINUTES PLUS TARD. Sérieux c’est abuser, il a pris le temps de fabriquer la photocopieuse ou quoi ?
Il m’explique deux trois formalités d’entrée des lieux, me donne l’adresse et me dit que je ferais mieux de me dépêcher car il est bientôt 18h et que le livreur pour le lit doit passer entre 18h et 19h.
Ah. Il me dit que si jamais le livreur passe avant que j’arrive, il lui demandera de repasser à 19h.
Fatiguée de mes valises et trajets dans Tokyo, je décide de prendre le taxi. En plus je ne connais pas le quartier où j’habite, avec son GPS le taxi n’aura qu’à me déposer devant l’immeuble et tout ira bien.
Bon, prendre le taxi à Tokyo n’est peut être pas la meilleur idée que j’ai eu. 1h pour faire 15km…Merci les bouchons. Je voyais le compteur défiler alors qu’on avançait pas, c’était passablement déprimant.  Heureusement que le taxi est moins cher qu’en France.
Bon de toute façon j’avais tellement mal aux mains à force de tirer les valises que j’étais quand même mieux dans mes bouchons.
On arrive à 18h50 (je psychote sur le livreur et le lit), et me dépose devant un immeuble en me disant « je crois que c’est ici ». En tous cas c’est ce qu’indique le GPS.
Je reconnais l’immeuble que j’ai vu en photo et lui confirme que c’est ici. Il me dépose.
Dans le doute, je demande à un marchand de poisson à 10 pas de l’immeuble. « Où est le bâtiment Leo Palace ? », il m’indique le bâtiment où vient de m’arrêter le taxi.
Cool.
Je vais à ma porte, et regarde la serrure. Bug.
C’est une serrure normale, alors que le gars de l’agence m’a dit que j’avais une serrure haute technologie (lol) et m’a donné une clé qui ressemble à une plaque de métal qu’on glice dans une fente comme une carte magnétique.
Mais là sur la porte, c’est une serrure normale. Pas de fente, rien.

J’appelle l’agence.
Le gars me dit qu’il pense que je me suis trompée de bâtiment, que je vérifie. Ok je veux bien mais bon.
Donc je reviens sur le devant du bâtiment et vérifie mon adresse. Je suis sensée habiter au bloc 16 et mon bâtiment doit s’appeler Izushi.
Sur un lampadaire, il y’a écrit « Izushi, 16 ». Un peu plus loin, il y’a même une plaque Leo Palace.
Ben non, je suis au bon endroit !

Je rappelle.
Lui : vous êtes sure que c’est pas la serrure comme je vous ai expliqué. Je vous ai dit, vous introduisez la carte dans la f…
Moi : Non mais j’ai parfaitement compris comment on ouvre, mais c’est une serrure NORMALE qu’il y’a, qui s’ouvre avec une clé NORMALE, pas une carte.
Lui : Bon, attendez moi, je vais appeler le service pour vérifier la fiche de cette appartement. Je vous rappelle.
Déjà 15min que je suis devant le bâtiment, et j’attends 15min de plus. J’ai froid, je suis fatiguée, j’ai faim, j’en ai marre de ces valises et commence à me dire que fallait bien que je paye ma chance de l’avion par une petite poisserie.
Il finit par rappeler, et me dit que je me suis trompée de bâtiment, qu’il est sur que mon appartement à une carte et pas une clé.

…è_é

Putain.

On vérifie ensembles.
Il me demande si y’a le panneau Leo Palace.
Il y’a.
Il me demande ce qu’il y’a écrit sur la plaque de la rue, si c’est bien Izushi 16.
C’est ça.
C’est bien un batiment à deux étages, avec le 102 au rez de chaussé.
Oui.
Le bâtiment est en brique marron ?
Oui.
Bon, il me dit qu’il va essayer de rappeler.
… Je commence à m’énerver.

Il rappelle 5min plus tard avec un merveilleux verdict : Je pense que vous vous êtes trompée de bâtiment.
…………………….è_é è_é è_é

Et là, le petit câble dans ma tête s’est gentiment rompu.
J’ai fais ce que j’appelle un cas de Sa*dana.
Et pour ceux qui connaissent mon père, vous aurez sûrement compris le concept avant même que je ne l’explique.
Le cas de Sa*dana consiste à crier sur quelqu’un, vociférer jusqu’à plus soif en ayant parfaitement confiance en le fait d’avoir raison, et surtout, SURTOUT, ne pas écouter ce que dit l’interlocuteur qui, si il arrive à en placer une, se fera majestueusement envoyer sur les roses .
Une fois mon lynchage terminé, il s’excuse mais… me dit qu’il pense quand même que je me suis trompée d’endroit.
…Putain.
Fatiguée et frigorifiée, je lui répond que je risque de me mettre à pleurer incessamment sous peu.
Il propose alors de venir après ses heures de bureau me rejoindre à la gare.
Au moment où je vais accepter, je vois un mec rentrer dans l’appartement où je suis sensée habiter.
Heu… Pourquoi t’as les clés de chez moi toi ?
Je dis à Wang – mon gars de Leo Palace au téléphone – d’attendre, appelle mon cambrioleur (qui a une clé, lui…), lui montre l’adresse de mon contrat et demande « c’est bien ici ? ».
Il regarde, hésite longuement comme si lire une adresse demandait un effort particulier puis me dit « Mmm, non c’est un peu différent ».

KÔÔÔAAA ???

Sur le cux, je dis à Wang fébrile « heu, je vous rappelle… ».
Alors, heu…, je me serais trompée ?
MAIS COMMENT ???? è_é
Même le GPS du taxi indiquait ici !!
Le Japonais prend l’adresse et commence à chercher.  « C’est pas ce bâtiment mais on est bien au bloc 16 et le bâtiment s’appelle Izushi, donc ça peut être que dans le coin ».
Moi : mais pourtant y’a une plaque Leo Palace, là.
Lui : Oui mais c’est pas notre bâtiment, c’est celui là.
Il me montre un bâtiment blanc… C’est celui là le Leo Palace. Ben oui mais pourquoi ils font une pancarte mal placée, les enc*lés !
Il y’a bien un appartement 102 mais encore une fois c’est une clé. Et mon bâtiment est censé être marron.

Le Japonais est incrédule et me dit qu’il n’a aucune idée d’où je peux habiter.
Moi je suis fatiguée et j’ai la tête qui bourdonne. J’habite dans un monde parallèle, super.
Il m’aide à chercher un petit coup, mais on trouve pas. N’ayant pas envie de l’embêter plus longtemps je lui dis que je vais chercher toute seule, il me certifie que ça peut être que dans le coin, alors je lui dis que ça va aller, qu’il rentre chez lui (ex-futur-chez-moi).
Dans le coin c’est bien, mais quand il y’a 5 maisons au mètre carré, c’est tout de suite moins facile.
En plus il n’y a strictement AUCUNE logique dans les adresses japonaises. Ca, tout le monde le sait. Ne JAMAIS se contenter que d’une adresse, car même les Japonais eux-mêmes ne savent pas comment ça marche. Il faut soit un plan, soit un GPS. Le GPS du taxi avait failli… et j’avais pas de plan.
En d’autres termes, j’étais dans la merde.
J’ai tourné pendant encore facile une demi-heure dans le quartier sans trouver.Et quand je demandais à des Japonais, c’était inutiles car leurs adresses n’ayant aucune logique, ils n’avaient aucune idée. Certains me renvoyaient au premier bâtiment et je leur disais que non, ce n’était pas celui là…

A 20h15, Wang rappelle (ah oui, je devais le rappeler…). Il me demande où j’en suis, je lui dis que j’en suis que je suis perdue… et que c’était pas le bon bâtiment.
Il rigole.
Bon au moins, il m’en veux pas d’avoir fais un cas de Sa*dana. Cas de Sa*dana complètement réussi d’ailleurs, puisque j’ai vociféré en l’accusant de tous les maux alors que j’avais tort, XD
Papa, dors tranquille, la relève est assurée !

Je lui dit « J’aurai plus de lit hein ? Même si je finis par trouver cette immeuble imaginaire, ce sera trop tard ».
Bah oui, le livreur finissait son service à 19h. Wang me dit, heuu, mmm, je sais pas, heuu…

Déprimée, je lui dis que je le rappelle quand j’aurai trouvé charlie (oui, c’est ainsi que j’ai baptisé mon appartement…).
Je reviens sur mes pas pour recommencer de zéro et retrouve mon poissonier qui ferme.
« Vous êtes encore là ? C’était pas le bon bâtiment ? »
Moi : Non…
Lui : C’est bizarre, pourtant… Attendez, je vais chercher, j’ai une carte du quartier dans mon bureau.
Ah ?

Il revient tout heureux avec sa carte. « J’ai compris !!!! Je sais où vous habitez ! Vous êtes au 16 ! »
Moi : Ben on y est au 16 !
Lui : Oui mais vous êtes au 16, du bloc 16 ! Y’a 16, vous vous êtes au 16-16 !
Et ce qui me fait marrer, c’est que y’avait effectivement un Leo Palace au 16 16 sur sa carte, mais qu’entre le 16 et le 16 16, y’avait toute sorte de chiffres qui n’avaient rien à voir les uns avec les autres et ne se suivaient absolument pas.
Et je trouve ça quand même énorme qu’au même bloc 16 on ait quasiment le même bâtiment, qui s’appelle AUSSI Izushi, et avec la même disposition de chambre. Les brigands.
Déjà qu’ils ont un système d’adresse pourrie, mais si en plus ils s’amusent à faire des blagues comme ça.

Il m’explique où je dois aller, tout droit, puis à droite, puis encore à droite… Je stresse de me repaumer, car j’en peux  vraiment plus, ça fait déjà 1h25 que je tourne dans le quartier avec mes trois bagages sur le dos.
J’arrive dans une rue et voit un homme a côté d’un camion. Je me dis que je vais lui demander si je fais bonne route car dans la nuit je distingue pas trop les bâtiments qui se ressemblent tous.
Il est au téléphone mais dès qu’il me voit, je l’entends dire « La voilà !!! », raccroche et me saute dessus.
C’était mon livreur de lit qui était au téléphone avec Wang qui lui avait raconté que j’étais paumée dans les rues.
Et là, à ce moment précis, je sais que je suis au Japon.

Le mec, il a fini son service à 19h, mais à 20h30 il m’attend dans une rue pour me livrer mon truc, et accessoirement me montrer où j’habite. Dans ces moments là, j’aime ce pays plus que tout au monde, niveau service à la personne, ils sont juste IMBATTABLES. Et il me porte mes valises en plus…
Monsieur, voulez-vous m’épouser ?

Non, une signature en bas à droite du bon de livraison suffira.

Bien.

Et c’est ainsi que s’achève mon long périple.
Je vous avoue que je suis vexée comme un cochon de m’être perdue . Ça ne m’était jamais arrivée !! Comme quoi, il ne faut jamais se croire vainqueur, même au bout d’une 6ème venue au Japon, même en étant bilingue, on peut encore se paumer.
Enfin d’hab j’ai toujours un plan, mais là il m’avait rien donné…
Voilà, c’est ainsi que j’ai ENFIN trouvé Charlie et découvert son interphone vidéo.
Mais comme j’aime le suspense, je vous montrerai l’appartement la prochaine fois !
Sur ce, je vais aller dodoter et répondrai à vos billets doux demain.

Bisous à tous !

PS : En fait je n’ai pas internet, je dois encore attendre quelques jours. Ce que je capte c’est la connexion du voisin, mais c’est faiblard donc ça reste laborieux.

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